mercredi 25 janvier 2012

Né sous X : Sur la toile...


Après vingt années d’études approfondies du sujet, il est temps pour moi de me retirer de la vie pornographique et d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent (...).
De mes débuts d’(a)mateur VHSisé, je garderai l’émoi profond suscité par la location de cassettes interdites et l’impatience fébrile au moment de découvrir les premières images de films montrant une débauche de corps entremêlés, de sexes turgescents et de complaintes vocales d’actrices qui cent fois sur le métier remettaient leur ouvrage. Elles donnaient du plaisir à leurs partenaires, eux avaient pour mission de bander droit, dur et longtemps.

Les héros de mon adolescence avaient pour nom, Richard Allan, Alban Ceray, Christopher Clark, Mike Horner, Peter North, Randy Spears, ou encore le légendaire porc-épic Ron Jeremy. Baroudeurs de la quéquette, défonceurs de portes ouvertes, ils butinaient les Marilyn Jess, Brigitte Lahaye, Nina Hartley, Traci Lords, Victoria Paris et Selena Steele, femmes de caractères aux crinières de lionnes et aux corps non encore outragés par les excès de collagène et de silicone.
Sous les caméras indiscrètes des Burd Tranberee (alias Claude Bernard Aubert), des PaulThomas ou encore du regretté Michel Ricaud, on tapait dans la meule, on se bourrait le mou, on baisait tranquille, on fourrait à tout va, on amenait le petit au cirque, tout ça pour le plaisir onaniste du spectateur. Car avouons-le ici, on ne regarde pas un film de boules pour le décor ou la teneur philosophique des dialogues, on regarde un film de cul en loucedé, pour se tirer sur la tige, se polir le chinois, bref pour se dégorger le poireau.

Plus tard, la cassette VHS laisserait place aux Cd-rom puis aux DVD jusqu’à l’arrivée d’Internet. Dans ce dernier opus de Né(s) sous X, pénétrons dans les coulisses du sexe sur Internet.

Sur la toile, vous pouvez commander tout ce que la planète porno a pu produire, le meilleurcomme le pire. Vous pouvez replonger dans les aventures sexuelles de charmant(e)s danois et danoises, naturistes insatiables baisant à l’air libre dans des films légers, vous pouvez vous commander l’intégrale des vieux pornos américains mettant en scène le légendaire John Holmes alias Johnny Wade ou encore Long Dong Silver (que l’on pourrait traduire par «Grand Sexe d’Argent», beau comme un titre de James Bande 00Sexe). Lui, la plus grande star que le X ait porté aux nues puis poussé dans les tréfonds de la déchéance humaine. Cet homme, que la nature avait généreusement gâté, bandait mou, irriguant dans la douleur son grand sexe, sous les regards éthérés de déesses blondes aux tabliers de forgerons généreusement fournies.
Si l’envie vous en prends; partez explorer les fondements du Dorcellisme, genre à lui tout seul, où les jardiniers butinent les châtelaines sous les yeux des soubrettes vicieuses qui se donnent du plaisir la main sous le tablier, ben mon cochon.
Toute cette somme pornographique est achetable, amazonable, livrable en moins de 72h chrono, direct dans votre boite aux lettres (sous pli discret, tant il serait inconfortable d’entendre votre maman vous lancer «Régis, il y a un colis pour toi, ton album Panini a changé de nom, c’est «Anal Destruction Volume III» qui s’appelle cette saison»).

Mais la nouveauté émergente du X, c’est le site porno thématique proposant sous la forme d’un moyen métrage d’une durée de 30 à 60 minutes, des aventures pornographiques d’un genre nouveau.

Etablissons ici un petit bréviaire de ces sites aux caractéristiques communes et répondant aux grands axes de la mercatique, à savoir le positionnement en niches avec pénétration et prendage de parts de marché par derrière (Ah, les cours d’économie à la fac ça me manque !).

Le scénario de base est immuable, de jolies donzelles sont abordées dans la rue, plutôt Miami (Floride) que Sedan (Ardennes), sur la plage, plutôt Venice Beach (Californie) que Le Touquet (Nord), dans un centre commercial, plutôt New York (New York) que Créteil Soleil (Val-de-Marne).

L’action est filmée au moyen d’une caméra DV, tenue par le narrateur que l’on ne voit jamais. Après avoir entamé les hostilités, après quelques palabres mises en scène afin de convaincre la coquine d’aller faire une petite séance de photos et/ou participer à un casting bidon, l’action se transporte dans un chambre d’hôtel, dans une maison ou un appartement. Apparaît ensuite celui que l’on appellera le Baiseur, copain du type qui tient la DV, jusque là vous me suivez, en tout cas je l’espère !

La scène est dressée (comme le braquemart de notre baiseur), en route pour l’aventure. Et c’est parti pour le show, Et c’est parti tout le monde est chaud, Et c’est parti bouges toi sur ce flow.

Scène 1. Après un effeuillage intégral communément appelé strip-tease, nous assistons au suçage de bite avec prise de vue «POV». Derrière ce sigle barbare se cache le mode de filmage utilisé dans tous ses moyens métrages du cul.
Le «Point Of View» consiste à filmer l’action de façon à ce que le spectateur ait la même vue que celle de l’acteur. Après les livres dont vous êtes le héros voici venu le temps des bites et des glands, le film de boules dont tu es le héros !.Peu de variantes dans ce premier opus, une jeune femme agenouillée entre les cuisses du loufiat en train de lui pomper le dard. Louons ici le professionnalisme de ces hommes qui se font turluter le nœud pendant des dizaines de minutes et qui reste la bite à l’équerre, impassible et stoïque.

Scène 2. La baise brute de décoffrage ou comment revisiter toutes les positions du Kama Sutra, levrette, missionnaire, doggy-style, brouette mongole, centrifugeuse fidjienne et marteau piqueur sénégalais (option face dans la moquette !!!). En bref, ça bourre à fond et ça pilonne velu.

Scène 3. Le facial cumshot ou douche séminale (il existe la variante Glasses Cumshot pour les amateurs de lunetterie façon Afflelou ou la version fétichiste cuir «Je te met tout dans les bottes»). A genoux comme un paroissien attend l’hostie, l’actrice principale se verra délivrer une récompense pour le travail accompli, et l’on pourra entendre en fonds sonore un commentaire sarcastique du type «Ouv’ la bouche salope».

Après un salut amical à la caméra façon «c’était super bon d’être avec vous ce soir», la gisquette, écume aux lèvres, renfile son string et regagne ses pénates pendant que le gros salaud remballe son matos. Rangez les Kleenex®, Clap de Fin.

Avec une mise à jour hebdomadaire, ces moyens métrages consomment un nombre d’actrices considérables, les stars du genre se nomment August, Dasani, Flower Tucci, Jamie Elle, Naomi, il y a même des françaises qui sévissent dans ces productions, Sonia Carrère ou Katsumi (surnommée par les fans Kesketumami).

Dressons un petit panorama des sites X les plus cocasses, en commençant à tout seigneur, tout honneur par celui qui fut un des précurseurs du genre, le fameux «BrunoB.cum».

Le brave BrunoB est un chic type de 25 ans, natif de la Belle Province du Québec. Il invite ses copines canadiennes et nord-américaines à goûter à sa production hebdomadaire de sirop d’érable. BrunoB, c’est un peu votre voisin de palier, un monsieur tout le monde sauf que lui passe son temps à se filmer dans sa salle de bain armé de sa DV, à vous inviter à assister à ses culbutes et à vous appeler «Sa Gang de Cheums» comme si vous étiez ses meilleurs potes.

Adepte du style «POV» et du décor minimaliste, une chambre d’étudiant, un lit et une housse de couette -motif drapeau à damier départ de Formule 1-, il enchaîne les 3 scénettes

La réalisation est volontairement amatrice flirtant parfois avec le flou artistique, le «POV» peut être remplacé par le posage de caméra au pied du lit pour marquer le coté «Regardez-moi baiser dans mon pieu !» En conclusion l’immanquable livraison séminale et ce, sans crier «Timber» comme les puissants bûcherons canadiens.

Tel couillu le caribou, BrunoB s’en va baiser parfois en extérieur, dans les luxuriantes forêts canadiennes. Il est sympa ce BrunoB, il nous fait découvrir les charmes de ce beau pays, un jour on verra peut être passer des mecs en VTT en arrière plan ! Rêvons un peu.
La couette de BrunoB a vu défiler tout ce que le Canada compte d’apprenties actrices pornos, serveuses de bar vicelardes, strip-teaseuses ou étudiantes cochonnes. Il n’y a bien que Ginette Reno etCéline Dion qui n’ont pas goûter au sirop de corps d’homme de notre cousin canadien, caliss de criss ….

BrunoB a un oncle un peu pervers, le dénommé Yvon, dont le site est sobrement intitulé «Yvon’s Training». Ici point d’entraînement à la chasse à l’Orignal, le père Yvon, sorte de Guy Roux de la défonce, entraîne de jeunes amatrices à la pratique de la baise ! Et last but not least et passez moi l’expression, pour la bonne bouche, BrunoB a une cousine coquine, la dénommée Christine Young, sorte de girl next door qui baise à tout va, filles ou des garçons sans distinction, tout ça dans un ambiance fleur bleue à la con.

Au stade Amateur, succède le stade Industrie du Sesque façon «Bang Bros» ou en français dans le texte «Les Frères Queutards».

Là, on entre dans le lourd, dans l’épais, dans le qui fait mal aux yeux, avec une dizaine de sites thématiques de culs, de bites et de nibards. Il y en aura pour tout le monde.

Amateurs de gros dargeots et de naïades callipyges, rendez-vous sur «Assparade» et vous verrez une nuée de déesses aux Big Booty (Grosses Derches), se faire découencher par de solides étalons surmembrés.

Pour les amateurs d’exotisme, «Ballhoneys» vous ravira avec sa sélection de mexicaines, boliviennes ou portoricaines. Sortez les nachos, la sauce salsa et faites tourner les mojitos.

Dans «Bigmouthfuls» («Arrêtes de parler la bouche pleine») vous retrouvez des amatrices de la jouvence de l’abbé Soury, prêtes à tout pour faire passer un sévère mal de gorge.

Un des premiers sites des «Frères Queutards» fut le légendaire «BangBus», sorte d’Autobus Impérial de la défonce. Au volant de son combi VW , le célèbre Dirty Sanchez sillonnait les Etats-Unis en quéquête d’autostoppeuses délurées qui acceptaient contre une poignée de dollars de visiter l’arrière de la camionnette en compagnie d’un pote du conducteur, remake de «Fucking Miss Horny» ou sa version française «Miss Horny et son Baiseur».

A genoux sur la moquette du combi, éclata au grand jour le talent d’un acteur sud-américain, toisant deux mètres, l’air toujours hilare, même en pleine action, le phénoménal Ramon.
Cet homme possède, outre une belle paire de (…) dents du bonheur (Tibéri-style), un démonte peneu catégorie Gros Zizi.
Son surnom «King Of Chile» en branledoullière, notre homme ramone tranquille pendant que ses partenaires jonglent sous les coups de boutoir du double décimètre. Avec Ramon pas besoin de poser la question «Tu l’as sent bien ma bite», la réponse se trouve sur le faciès de ses victimes. La célébrité de Ramon a poussé les «Bang Bros» à lui faire un site sur mesure et à sa dimension. Sur «Monstersofcocks», le Chilien empale en compagnie des copains à trois jambes.

Mais le site le plus déjanté est celui du «MilfHunter» ou traduit respectueusement le «Chasseur de Femmes Matures». Ici pas question de jeunes actrices en devenir, le héros de cette série chope de la «Desperate Housewifes», de la «35-45 ans», de la «qui a déjà vu la bête» et déroulée du câble. Attention, il ne s’agit pas ici de faire dans la gérontophilie, les actrices ont juste quelques kilomètres au compteur !

Notre Chasseur part à la recherche de gallinettes cendrées, il flaire les bonnes proies, puis les baratine et leur sort deux ou trois blagues au con, notre ami étant une sorte de BenoîtPoelvoorde de la baise.

Roi de la déconne, le Chasseur l’est aussi quand il s’agit de lutiner ses copines, il fait le zouave, imitant le cow-boy sur la selle d’un taureau de rodéo, faisant tournoyer sa main en l’air, mettant de petites tapettes sur le cul . Cet homme est fou et on se pignole bien, au propre comme au figuré.

Les Milf ressemblent à Madame tout le monde avec quelques spécificités très US, abus de silicone et de collagène. On notera l’apparition des françaises Olivia Del Rio, Liza Harper etKatsumi (bien que dans son cas elle ne fait pas trop Milf avec ses 27 ans) comme quoi le Chasseur sait braconner ailleurs qu’autour de Miami Bitch.


Pour clore le chapitre, quelques titres ironiques de sites de boules :

«Mr Chews Asian Beaver» qui n’est pas un site à la gloire des castors asiatiques de Mr Mâcher, mais ou les queues qui butinent de jolies asiatiques ne sont pas celles des rongeurs suscités !

«Big Sausage Pizza» met en scène des livreurs de Pizza qui remplacent les merguez et le chorizo par leurs saucisses personnels. Attention les gars à ne pas se brûler le zguègue avec l’huile piquante !

«My Sister’s Hot Friend» ou comment baiser les meilleures copines de ta sœur !

«Naughtybookworms» ou des filles un peu gourdes en classe parviennent à convaincre efficacement le prof de leur filer un 20/20 en passant sous le burlingue! Le travail paie toujours !

«Mike’s apartment» ou comment choisir une colocatrice en fondant son audition sur sa façon de manier une teub’ et pas un manche à balai !

«CaptainStabbin» ou comment «La croisière s’amuse» en pervertissant toutes les filles qui montent à bord pour toucher le gros pompon du mousse et mettre la main sur le gouvernail du Capitaine, (aucun lien de parenté avec le légendaire Capitaine Merryl Stubbing du fameux Love Boat).

Pour finir, je vous donnerez un conseil de retraité, détournez votre chemin de tous ces sites car malgré l’angle humoristique que l’on peut apprécier, vous risqueriez d’y perdre une partie de votre innocence, de vous user le chibre et surtout de voir dans la moindre voisine de banquette RER, une candidate à ces casting cochons et si elle est un peu mature, une Milf destinée au Chasseur.

Né sous X : La légende de Peter North

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Née sous X : Deep Inside Traci

Cette année là, les Jeux Olympiques de Los Angeles consacraient le plus grand athlète de tous les temps, Frederik Carlton Lewis dit Carl Lewis, quadruple médaillé d’or, Michel Platini donnait l’occasion au portier ibère, Luis Arconada, de rentrer dans le glossaire des cagades footballistiques et à la France du Football de remporter son premier titre majeur dans une compétition internationale. En 1984, les magnétoscopes américains déroulaient fébrilement leurs bandes et offraient à l’Amérique pudibonde la plus grande star porno de tous les temps, Traci Lords.

Au beau milieu d’une industrie à peine sortie de l’artisanat laborieux du sexe, une véritable bombe sexuelle explosait. La croupe callipyge, des seins en forme de poire, des yeux maquillés comme une voiture volée, une crinière de lionne et une moue hargneuse, cette fille ressemblait à une voisine un peu vulgaire et très bandante que vous matiait en douce, vous, l’adolescent biactolisé, quéquete à l’équerre et sève prête à jaillir.

Traci Lords avait une bouille de salope, des yeux qui criaient braguette et un passé peu ordinaire qui, plus tard, ferait office de légende. Dans ses films, elle irradiait de plaisir, elle gémissait comme une possédée, petite sœur coquine du personnage interprété par Linda Blair dans l’Exorciste, éructant et vociférant, l’écume verdâtre aux lèvres remplacée ici par les giclées séminales de ses mâles partenaires.

Miss Lords chevauchait les étalons du X américain à la manière des solides cow-boys de rodéo. A de maintes reprises elle épuisait le frêle Tom Byron, éphèbe défolié au corps d’adolescent pré pubère mais au sexe de centaure .Ils formaient le couple hot du X business, avec pour eux l’atout de la jeunesse, le diable chevillé à leurs corps brûlants d’étreintes VHSiées par des producteurs douteux qui alignaient les lignes de coke pour garder sous pression leurs vaches à lait. Ainsi naquit au vu au su de l’Amérique reaganienne celle qui allait transformer à jamais le statut des actrices pornographiques.


Nora Louise Kuzma voit le jour dans l’Ohio en 1968, née d’un père immigré ukrainien, ouvrier alcoolique et violent, et d’une institutrice dénommée Patricia. Brutalisée par son époux, la mère de famille prend ses 4 filles sous le bras pour déménager direction Californie, à l’aube des années 80.Nora ne trouve pas la stabilité familiale dans cette migration puisque qu’elle est victime des assauts de son beau père, le dénommé Roger, revendeur de drogue de son état. Malgré ces mauvais traitements, elle reste sous la coupe de ce mec peu recommandable qui ne trouve rien de mieux que de profiter des atouts physiques de sa belle fille pour gagner un peu de maille en lui faisant faire des photos érotiques . Avec la complicité de son beau père, Nora s’invente une nouvelle identité qui la voit passer de 13 ans à 18 ans, âge légal pour disposer de son corps. Nora devient Kristie Nussmann. L' illusion ne fait que commencer.

Elle fait la rencontre de James M.Souter Jr alias Jim South, propriétaire d’une agence de mannequin un peu louche sur Van Nuys Boulevard dans la San Fernando Valley (temple californien du porno des années 80). Des photos de charme aux tournages porno, il n’y a qu’un pas que le peu scrupuleux Jim South se fait un plaisir de faire franchir à la jeune femme.

Nora/Kristie doit changer une fois de plus de patronyme et se trouver un nom d’artiste pour pénétrer derrière la porte X. Empruntant à la fois le nom de l’héroïne incarnée par Katharine Hepburn dans «The Philadelphia Story» de George Cukor et le nom de l’acteur vedette de sa série préférée «Hawaii, police d’état» , Nora Louise Kuzma devient Traci Lords.

Après avoir posée nue pour la page centrale du magazine pour hommes, Penthouse, en septembre 1984, Traci Lords tourne son premier film X intitulé « What Gets Me Hot ». Les films s’enchaînent alors, torrides témoignages de l’ardente flamme qui brûle entre les cuisses de la jeune femme.

En deux ans de 1985 à 1986, Traci Lords tourne des dizaines de films et gagne plusieurs oscars du porno. Elle se fait vite haïr de ses concurrentes du moment et trouble ses partenaires masculins au point que certains doutent de l’âge de la hardeuse, etonnés par la maturité sexuelle de cette jeune femme au corps d’adolescente mais au caractère de chienne du pieu. Jamie Gillis, un vieux de la vieille du porno témoigne encore aujourd’hui «elle avait l’expérience sexuelle d’une femme de 40 ans». L’acteur réalisateur Paul Thomas confirmera quelques années plus tard «Traci Lords était une des rares actrices qui ne s’arrêtait pas baiser une fois la caméra éteinte, elle voulait continuer, pour prouver qu’elle baisait mieux que n’importe qui».


Les films s’enchaînent et les dollars pleuvent, en 1986, avec un budget colossal pour le genre – 50 000 dollars – Traci part tourner à Paris ce qui devait être son chef d’œuvre "Traci I Love You". Le film est mauvais, mal réalisé, Traci semble absente comme dans cette scène improbable où elle se fait pilonner énergiquement par Alban Ceray (voir Né sous X (volume II)) à même le sol, dans un bureau improbable, avec comme seul décor au mur l’affiche du film Le Professionnel avec l’ami Bébel. Peroxydée, l’œil vitreux, Traci Lords n’est plus la sulfurante salope de ses débuts. Quelques jours après son retour de France, Traci Lords est arrêtée par le F.B.I pour avoir tournée 70 films avant sa majorité.


La belle était une usurpatrice de première, une maîtresse de l’illusion qui ferait passer David Copperfield pour José Garcimore. Nora Louise Kuzma alias Kristie Nussmann aka Traci Lords a tout juste 18 ans, elle vient de tourner en France son seul film à l’âge majeur et pendant prés de 3 ans l’Amérique chaste et conservatrice s’est gentiment polie le chibre sur les exploits sexuels d’une mineure élevée au rang de reine du X.

La carrière X de Traci Lords s’arrête d’un coup, elle échappe aux poursuites judiciaires et coopère avec les fédéraux, fait tomber les pervers producteurs qui ont fait fortune sur le cul d’une mineure. Les cassettes de ses films sont détruites pour cause de violation des lois sur la pornographie enfantine coûtant des millions de dollars à l’industrie du porno. La presse va étaler plusieurs versions de ce non-conte de fée, Traci Lords y est dépeinte en ado manipulatrice, en droguée incapable de se rendre compte de ses actes , baisant le X business pour devenir riche et célèbre.

Après une thérapie, une cure de désintoxication et quelques années de repos, Traci Lords engage un agent pour la représenter, prend des cours de comédie au Lee Strasberg Institute et débute une carrière de comédienne «classique » en tournant un nanar de science fiction intitulé « Not of This Earth » sous la houlette de Roger Corman, un rôle dans Cry Baby de John Waters et enchaîne les apparitions dans les séries Mac Gyver, Mariés, deux enfants, Melrose Place et Profiler.

Elle capitalise sur son nom en produisant des cassettes de remise en forme «Warm Up With Traci Lords », elle participe à une chanson que les Manic Street Preachers lui ont dédiée, "Sweet Baby Nothing" et enregistre les choeurs de "Somebody To Love" des Ramones.Elle enregistre un album techno pop intitulé « 1.000 Fires ». Elle écrit une autobiographie . Elle navigue aujourd’hui dans le show biz hollywoodien.


J’étais à peine au lycée que mes premiers émois sexuels se portaient sur quelques photos de Traci Lords, découpées à la va vite dans le magazine qui a constitué le saint fondement de ma modeste érudition pornographique, j’ai nommé Vidéo 7. Ce magazine avait la particularité de causer des dernières sorties ciné et vidéo, grand public j’entends par là, mais aussi d’avoir un encart consacré aux films de boules. Quelques chroniques bien senties sur les derniers films X à la mode, parsemées de quelques jaquettes coquines qui entraînaient l’œil à des nudités interdites, l’acquisition mensuelle de ce magazine constituait une quête du graal à peine troublé par le regard un peu soutenue de la dame du marchand de journaux, une quarantenaire un peu blondasse qui éveillait en moi certaines pensées érotiques.


Mon premier découpage de filles dénudées provient de ce magazine et d’une photo de Traci Lords, provocante et sensuelle. Elle est restée collé un bon bout de temps dans mon cahier rouge, cahier que je faisais reluquer à mes comparses adolescents dans la salle de bibliothèque du lycée Léon Blum de Créteil, lycée réputée pour ses sections voile et cinéma, mêlant amoureux de Godard et fan de Robbie Naish (j’avais choisi le côté cinéma, ayant peu de prédisposition pour tenir debout sur un bout de planche en fibre de verre).

Les photos de cette fille étaient de véritables viatiques pour le plaisir, elles étourdissaient la zone limbique de mon cerveau pendant que je rêvais de voir Traci en chair et en os sur bande (!) vidéo.

Jamais au grand jamais je ne pus à l’époque louer quelques vidéos coquines de la reine du X .Tous les vidéos club avaient retiré les cassettes de Traci suite aux épisodes narrés plus haut. Un premier samedi du mois renseigné par mon programme TV mentionnant la programmation d’un film avec Traci Lords sur Canal Plus., j’attendais patiemment l’heure à laquelle Cendrillon perd ses groles et voit sa caisse remplacée par un cucurbitacée pour mater Traci,. Excité comme une puce, fébrile comme il se doit, j’étais posté devant Canal Plus en crypté (mon daron n’avait pas encore le plaisir d’être un abonné à la chaîne cryptée!). Minuit résonna et là stupeur et tremblement, le film annoncé fut remplacé au dernier moment par un film danois à la con ou d’augustes scandinaves s’envoyaient en l’air dans une campagne improbable au nord de Copenhague . Après l’épisode des vidéos club, j’étais victime de l’interdiction faite à la chaîne de télévision de diffuser des films mettant en scène l’adolescente non majeure.

Bien des années plus tard j’accédais au visionnage de quelques scènes tournées par la Scandaleuse, la légende n’était pas usurpée, Traci Lords avalait les sabres jusqu’à la garde, elle gémissait comme personne, hantées par les démons qui l’habitaient, elle était unique.

L’émoi sexuel que j’éprouvais pour cette enragée du cul venait sans doute de ce que cette fille avait bon an mal an le même age que moi. Elle se démarquait irrémédiablement de mes collègues de collèges et lycées improbables Isabelle Lambert ou Sandrine Girard dont les passions conjuguées pour Morten Harket, (leader des A-Ha) et les bracelets brésiliens n’attisaient pas les feux qui brûlaient en moi ...


Traci Lords restera à jamais dans mon souvenir d’adolescent niaiseux comme elle restera encore longtemps dans les annales du porno ou les Savannah et les Jenna Jameson ne l’ont jamais remplacé. Malgré tout, je n’oublie pas que cette jeune femme, violée par son père à l’âge de 10 ans, aillant avortée à l’âge de 15 ans et droguée tôt dans son adolescence, n’est pas une icône adulte à sanctifier mais un ange déchu qui fort heureusement à retrouver l’équilibre à l’âge adulte.


lundi 23 janvier 2012

Né sous X : Alban et ses fréres...

Je vous parle d’un temps (X) que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, le X en ce temps là, accrochait les gambettes de ses actrices jusque sous nos mirettes ...

Je vous parle d’un temps où les hardeurs étaient d’honnêtes besogneux, la quéquette à la main mon cousin, flirtant avec des croupes naturelles et callipyges, avec des tabliers de forgerons généreux et luxuriants comme de profondes forêts tropicales. Dans un monde épargné par le danger du sida, les années 70 étaient un festin érotique, un buffet à volonté de la baise où on limait tranquille, décontracté du gland et de la fouff’, pour le plaisir voyeur de nombreux spectateurs qui s’agglutinaient dans les cinémas de quartier diffusant des films pornos à tire-larigot.

Une époque bénie pour le cul, où les films X étaient autorisés. Il y avait plus de films X que de films normaux. Les films étaient de qualité, la production française avait de la gueule, des films en 35 mm avec des scénarios et des dialogues, pas des gonzos d’aujourd’hui filmés en DV avec des râles plaintifs d’actrices DPisées et des répliques salaces d’acteurs décervelés.

Les années dorées du porno à la papa étaient peuplées de figures, de clichés et de stéréotypes : la maison de notaire, la soubrette vicieuse, le domestique débonnaire, le chauffeur à la conduite sportive, surtout quand ses mains gantées de cuir caressaient, non pas le volant, mais les cuisses résillées d’une Marilyn Jess ou d’un Brigitte Lahaye, belles au dargeot collé à la tôle glacée d’une Rolls-Royce à l’arrêt dans l’allée d’une demeure de maître.
Les héros de l’époque se prénommaient Alban Ceray, Jean-Pierre Armand, Richard Allan, Piotr Stanislas, plus connus sous le surnom des "Quatre mousquetaires du X".

C’étaient des «Messieurs Tout Le Monde», pas des gravures de mode, pas des bêtes de foires aux sexes surdimensionnés. Ils baisaient tranquille, la gourmette et la chevalière bien en évidence, ils avaient le prose poilu, il ne se rasaient pas les boules, ils limaient utile, la main posée sur la croupe de la coquine qui s’appelait Claudine ou Cathy.

Ils donnaient des surnoms aux copains de travail, «La Chignole», «Queue de béton», «L’Elégant», ils étaient du milieu et vivaient en marge d’un société pompidolienne qui s’évertuait à créer des ligues anti-porno pendant que eux faisaient reluire les soubrettes et les bourgeoises dans des films aux titres aussi évocateurs que :
« Je suis à prendre », « le sexe qui parle », « Les suceuses », « La grande mouille », « Lèvres gloutonnes », « Déculottez-vous mesdemoiselles », « Charlotte, mouille sa culotte », « Le majordome est bien monté » …


A tout seigneur, tout honneur, commençons notre panégyrique par le seul acteur du X français dont le prénom suffit à déclencher louanges et maximum respect, permettez moi de vous présenter Alban.
Alban Ceray est de l’avis de tous les fans l’acteur emblématique du cinéma X français. Physiquement le « Alban » est une sorte de mélange entre Pierre Arditi et Bernard Pivot jeune, cheveux poivre et sel, carrure de Français moyen, portant une moquette pectorale de bon aloi, une chevalière au petit doigt, il a des poils aux fesses et est équipé d’un calibre classique loin des Monsters of Cocks Ricains. Le brushing à la Maniatis vient souligner une élégance très parisienne. La gourmette portée au poignet de la main droite résonne tranquillement lors des coups de boutoirs prodigués par le queutard hexagonal.

Tantôt maître d’hôtel, tantôt châtelain, Alban personnifie l’homme viril mais correct, qui baise en douceur, loin des postures sadomaso dont l’illustre Rocco se fera le chantre quelques années plus tard. Laissant à son comparse Jean-Pierre Armand le soin de démonter de la poule à coup de marteau-pilon, Alban joue dans la cour des grands seigneurs du sexe, il pratique la chignole tranquille, la lime efficace. Il aura accroché à son tableau de chasse les plus belles actrices de l’époque, Brigitte Lahaye, Seka, Olinka et autres Marilyn Jess. Reconverti taulier d’un club échangiste très en vue fut un temps (le Clos Palissy – Paris 6), Alban est resté le Grand Monsieur, l’Acteur Porno à la sauce française.

Richard Lemieuvre, plus connu sous le patronyme de Richard Allan, jouit dans le cinéma X du doux surnom de « Queue de béton ». Pourvu d’un beau gourdin, Richard, reconverti dans la chocolaterie érotique, personnifiait le bon vivant, le jouisseur. Costaud mais pas trop, barbe et cheveux bien fournis, son rôle-phare restera sans doute celui d’un homme ayant d'immenses besoins sexuels qui "fabrique" tel un Frankenstein en herbe une "femme objet" pour assouvir ses besoins. Il réalise ainsi sous nos yeux le plus vil de nos fantasmes.


Jean-Pierre Armand personnifie, pour sa part, le beauf macho de l’époque. Tatoué à l’encre des taulards, plus bel athlète de France entre 1970 et 1973, acteur de péplum et de westernspaghetti, autoproclamé idole du X, Jean-Pierre va labourer les actrices des 70’s avec une belle réputation de bandeur fou au popaul insatiable. Il traînera son accent héraultais outre-Rhin et outre-Atlantique pour revenir culbuter de la jeunette française, quelques années plus tard. Tel un Colt Seaver de l’anal, JPA s’aventurera dans des chemins interdits et réalisera des cascades sodomites audacieuses pour l’époque. Il donne encore de sa personne dans de nombreux films amateurs et est devenu une icône des rappeurs actuels qui louent le côté macho du bonhomme.


L’Europe, au milieu des années 70, n’était encore qu’une limbe attendant des soleils prometteurs pour s’éveiller au grand monde. Néanmoins, le X était précurseur, qui accueillait un avant-goût du désormais célèbre plombier polonais en la personne de Piotr Stanislas. Sa souplesse légendaire lui permettait, vous me permettrez l’expression, de s’auto-sucer. Le bien membré polonais faisait des tours de magie avec son calibre et certains ont encore en mémoire une scène particulièrement improbable où Piotr, déguisé en curé pour échapper aux forces de police, prend place dans le compartiment voyageur d’un Orient Express du plaisir, puis, caché dans une couchette et alors que rien ne l’y oblige, se met à se pratiquer une bonne vieille auto-pipe des familles, démontrant qu’il est aussi habile avec son engin que son compatriote Zbigniew Boniek l’était avec son pied. Dans la scène suivante, Piotr butine sa camarade de couchette, pour finir par un tapissage séminal de la vitre dudit compartiment dans la plus pure tradition du Windows or Glasses Cumshots.
Tous ces acteurs illustres se retrouveront, en 2003, dans l’excellent « Les Tontons Tringleurs », sous la direction d’Alain Payet aka John Love (tradition française du trouvage de nom à l’américaine). Réunis pour la 1ère fois dans un seul film, les célèbres Mousquetaires de l'âge d'or du Cinéma Erotique Français feront l'explosive et ultime démonstration de leur art du savoir-faire jouir avant de passer le relais phallique à leurs très prometteurs neveux tringleurs.


Comme dans le cinéma traditionnel révélant des François Berléand et des Jean-Pierre Daroussin, le X révèle des seconds couteaux au riche talent comme le méconnu Dominique Aveline. Doté d’un physique somme toute assez quelconque, un frisé à moustache atteignant péniblement les 1m70 sous la toise, notre Dominique jouait les utilités, comprendre ici le maître d’hôtel ou le garçon de café dans les productions des 70’s, il lutinait sévère les actrices de second rôle comme lui, mais parfois il pouvait goûter aux charmes amènes d’une Brigitte Lahaye qui subissait les coups de boutoirs du sous-fifre. Il exerça son art dans des films comme « Les bas noirs » ou « Les ballets roses ».


Les quatre mousquetaires du X des années 70’s et leurs compagnons de travail transmettront épées et glaives aux gladiateurs du sexe des années 80, Christopher Clark, sa biroute coudée et son accent du Sud qui lui valait un doublage franco-français à chacun de ses films, Richard Lengin le bien nommé, Alain Deloin dont la troublante ressemblance avec l’inoubliable interprète de « Rocco et ses frères » s’arrêtait à partager une même couleur de cheveux et d’yeux, Alain Lyle, sorte de clone de Robin Williams tant au niveau de la ressemblance physique qu’ au niveau du sens de l’humour, sans oublier le légendaire Yves « Mushroom » Baillat, professeur à la faculté de Montpellier, infatigable laboureur sodomite muni d’un champignon magique entre les cuisses.

Se succéderont dans des temps plus proches, Titof, pas le comique marseillais fan de chips, mais l’acteur aux deux facettes (pile et face), un acteur généreusement membru, qui donne et sait recevoir, dont la particularité physique incongrue est d’être « mono-boule » de naissance !, Sébastian Barrio, ex-pompier reconverti dans l’éteindage de feux de foufounes, sorte de JPA des années 2000, tatoué et musclé de surcroît, Ian Scott (grand chibre mais jeu d’acteur famélique), Kevin Long (un pote de Robert Menaudiére, muni d’un double décimètre avantageux), Greg Centauro (ex Monsieur Clara Morgane) …

Malgré la relève, les mousquetaires de la Biroute des Années Folles restent à part dans l’histoire du Porno. Artisans de la culbute, ils ont emporté avec eux une certaine idée des films pour nous, une idée de liberté, de plaisir sain, sans arrière-pensées. Chapeau bas (de soie) à ces tringleurs de joie.

ShooShoo.